La Raie Manta
Voir, Rencontrer, nager, plonger et observer les Raies Manta
La raie manta est une créature à la fois fascinante et gracieuse. Avoir la chance de la rencontrer en plongée est une expérience inoubliable. C’est le rêve de tout plongeur. Les raies manta sont visibles dans le Pacifique, dans les mers tropicales et subtropicales, particulièrement en Mer Rouge et dans l’océan Indien.
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La raie manta est une créature à la fois fascinante et gracieuse. Avoir la chance de la rencontrer en plongée est une expérience inoubliable. C’est le rêve de tout plongeur.
Autrement appelée diable des mers ou manta ray en anglais, la « Manta » est un poisson cartilagineux. C’est une cousine éloignée des requins et des autres raies.
La famille des raies peut se diviser en 2 groupes : les raies vivant sur le fond, comme les raies pastenagues, et les raies pélagiques, comme les raies manta, mobulas et raies-aigles.
Celle qui précisément nous intéresse est donc la manta. Cette espèce tient son nom du mot espagnol manta, ce qui veut dire manteau. C’est la plus grande des raies. Une légende raconte qu’en Polynésie, elle recouvrait de son large manteau les chercheurs de perles pour les noyer. En réalité, la raie manta est totalement inoffensive pour l’homme.
Contrairement à ce que l’on pensait, la biologiste Andrea Marshall en 2009, a montré qu’il existait deux espèces bien distinctes. Ces deux espèces se ressemblent beaucoup et pourtant on observe quelques différences visibles à l’œil nu.
La première, Manta alfredi ou raie manta de récif, est la plus tropicale des raies manta. C’est celle qui est le plus souvent observée par les plongeurs. La Manta alfredi a une envergure de 3 à 5 m et peut peser jusqu’à 1 tonne. Sa face ventrale est blanche avec des taches noires, le dos est en général noir avec des plus grandes taches blanches en forme de Y. L’espèce est plutôt sociable, et qui vit le long des récifs comme autour des îles.
La seconde, Manta birostris ou raie manta géante, est une espèce que l’on retrouve dans la plupart des mers tropicales et dans les zones tempérées. C’est une espèce migratrice, ce qui n’est pas le cas de sa cousine alfredi, qui reste souvent dans la même zone. La Manta birostris peut atteindre 7 m d’envergure et peser jusqu’à 2 tonnes. Comme sa cousine, elle est noire et blanche et les taches blanches sur son dos forment un T. Elle n’a jamais de taches noires sur le ventre, entre les fentes branchiales. Elle s’aventure dans les eaux plus fraîches et est capable de parcourir de très grandes distances.
Il faut préciser que chaque raie manta est différente, les points noirs représentent des motifs uniques que la raie gardera toute sa vie. C’est l’équivalent de nos empreintes digitales qui permettent d’identifier et nommer chaque individu.
Les mantas possèdent un corps aplati, plus large que long, avec deux grandes nageoires céphaliques en forme de corne. La caudale est plus ou moins longue suivant les espèces. Elle respire et filtre l’eau grâce à ses 5 fentes branchiales. Les yeux se trouvent de chaque côté des cornes céphaliques, opposés à la large bouche. La mâchoire inférieure possède quelques dents.
La nourriture des raies manta se compose de plancton et d’animaux microscopiques. Elles utilisent leurs cornes céphaliques pour diriger la nourriture vers leur bouche.
Les raies manta sont des espèces ovovivipares, les œufs éclosent à l’intérieur du corps de la femelle, le petit se nourrissant essentiellement des réserves de la mère.
Les mois d’accouplement sont différents selon les zones. Aux Maldives par exemple, les accouplements sont fréquemment observés pendant les périodes de mousson en octobre, novembre et en mars, avril.
A cette période, la femelle, coquette... passe beaucoup de temps dans les stations de nettoyage, qui deviennent alors des lieux de rencontre. Les mâles tournent tout autour dans l’attente qu’une femelle veuille bien s’accoupler.
La parade nuptiale est très spectaculaire. La femelle entraîne le ou les mâles dans une danse qui lui permet aussi de tester l’aptitude de son futur partenaire. On observe alors un défilé de mantas qui se suivent et nagent à vive allure autour du récif.
L’accouplement ne dure que 2 minutes.
La raie manta alfredi atteint sa maturité sexuelle à 6 ans pour les mâles, et un peu plus tard pour les femelles, lorsqu’elle atteint 4 m d’envergure. La reproduction à lieu tous les 2 ans ; et après 12 mois de gestation, la femelle donne naissance à un petit qui pèse déjà 10 kg. La naissance de jumeaux est très rare. La manta birostris, atteint sa maturité entre 8 et 10 ans, la durée de gestation et la fréquence des naissances ne sont pas connues, même s’il est probable que ce soit les mêmes que pour la manta alfredi.
La femelle choisit un endroit sûr, comme un atoll protégé ou une baie, pour donner naissance à sa progéniture.
Le taux de reproduction est donc assez faible, et même si les prédateurs sont peu nombreux, l’espèce a été classée comme vulnérable. On estime que la raie manta peut vivre jusqu’à 50 ans ! Pour l’anecdote, une raie manta femelle surnommée Ping-Pong a été vue pendant 22 ans dans le nord de l’atoll de Male.
La raie manta vit en petit groupe, rarement seule. Elle est très souvent accompagnée de rémoras qui se collent à elle, pour faire des économies d’énergie et se protéger des prédateurs. Il arrive même d’en voir dans la bouche de la Manta, espérant trouver de la nourriture. La Manta saute parfois hors de l’eau pour se débarrasser de ses rémoras bien encombrants.
Elle sert aussi d’abri pour une multitude de petits animaux qui cherchent protection. Ainsi les juvéniles carangues royales semblent surfer autour de la raie et restent à côté d’elle avant de prendre leur envol...
Elle doit nager en permanence pour survivre afin de faire circuler l’eau dans ses branchies, elle ne peut jamais se reposer.
La raie manta est visible surtout dans les stations de nettoyage où une multitude de poissons nettoyeurs s’agglutinent pour lui enlever tous les parasites qui s’accumulent dans sa bouche, dans ses branchies ou sur sa peau. Cette relation entre le nettoyeur et le client est fabuleuse, tout le monde y trouve son compte. Certains poissons, comme les labres nettoyeurs font donc office de médecin ou de dentiste.
Le poisson-papillon semble être spécialisé dans le nettoyage des morsures de requin.
En plongée ou en snorkeling la rencontre avec une raie manta est une expérience incroyable, d’autant qu’elles évoluent souvent en groupe, visibles juste sous la surface. Ces créatures magnifiques et totalement inoffensives offrent au spectacle fascinant aux plongeurs.
Les raies manta sont visibles dans le Pacifique, dans les mers tropicales et subtropicales, particulièrement en Mer Rouge et dans l’océan Indien.
Hawai, Socorro, Coco et Galapagos, Maldives, Mozambique, Madagascar, Polynésie, Yap en Micronésie, Nouvelle Calédonie, Indonésie et Mer Rouge sont des destinations particulièrement adaptées pour l’observation des raies manta.
En savoir plus sur la raie manta birostris et la raie manta alfredi sur le site de fishipedia
Raie manta aux Maldives
<p>Cette vidéo a été filmée et réalisée par Gilles Charvet, plongeur et vidéaste amateur. Vous pourrez trouver d’autres vidéos sur sa chaine Youtube <a href="https://www.youtube.com/channel/UC2m7Y9rhmxCiSVnSYY4X3vA">Ocean’s globe Trotter</a>. Il y a entre autre des conseils très pertinents sur la technique de prise de vue en vidéo sous-marine.</p>